Éditorial | 19/07/2010

Confiance et longueur de temps

La lettre d'information - juillet 2010

D’un optimisme en voie de rétablissement, la Bourse a dérapé au cours des mois de mai et juin vers la peur, bousculée par la perspective d’une économie et d’une finance mondiales engagées dans un long processus de correction des déséquilibres.

Au cœur du débat : l’action des Etats et des Banques centrales pour rétablir la confiance à travers des solutions crédibles, cohérentes et pérennes. D’un apriori sceptique, les marchés, notamment obligataires, maintiennent une pression de bon aloi. La volatilité s’en trouve cependant largement accrue.

Si l’œil du cyclone a quitté la Grèce pour se concentrer sur l’euro, dont la survie a même pu être remise en cause par certains, c’est en réalité l’ensemble des pays membres qui a été soumis à une très forte adversité mais n’a pas failli. L’amorce d’actions coordonnées, comme la création d’un fonds de stabilisation de 500 milliards d’euros, est venue calmer les tensions sur les emprunts d’Etat, sans pour autant ramener les taux à leur niveau d’avant crise. Parallèlement, les plans de rigueur se multiplient avec des économies de 80 milliards en Allemagne, 50 en Espagne, 45 en France, 25 en Italie... L’adoption de ces mesures restrictives alors que les plans de relance touchent à leur fin traduit la prise de conscience incontournable des enjeux par les Etats et démontre leurs capacités à surmonter les difficultés politiques internes. Au regard des dernières statistiques outre-Atlantique ainsi qu’en Asie, la croissance mondiale a de fortes chances d’être rampante fin 2010 et 2011.

En Bourse, logiquement, plans d’austérité et incertitudes entrainent une remontée des primes de risque. Les opérateurs s’interrogeront sur l’activité économique au gré des statistiques, sur la santé du secteur bancaire à l’aune des « stress tests », et peut être aussi au rythme des nouvelles émissions de dettes souveraines, créant ainsi un environnement toujours volatil pour l’investisseur. Pour l’immédiat, la progression des carnets de commandes des entreprises grâce, notamment, à la dévaluation compétitive de l’euro, est encourageante. Les résultats du deuxième trimestre, en progression attendue d’environ 30%, devraient également être salués positivement, d’autant plus que les valorisations sont redevenues plus attrayantes.

Dans ce contexte difficile, les marchés actions offrent encore des opportunités que nous continuerons de rechercher parmi les valeurs dites de croissance régulière. Ces sociétés sont créatrices de valeurs et génératrices de cash flow discrétionnaires. Plus généralement, à l’image de la première moitié de l’année, les marchés financiers ont de grandes chances de demeurer erratiques ; nous favoriserons encore un mode de gestion mobile et flexible. Enfin, la diversification des portefeuilles reste de mise entre les actions, les obligations d’entreprise à duration courte et notre sélection d’Opcvm.

Rédigé le 16 juillet 2010