Éditorial | 24/01/2014

Selectivite et retour aux fondamentaux !

La lettre d'information - janvier 2014

Sélectivité et retour aux fondamentaux !

Le beau millésime des marchés actions en 2013 reflète essentiellement la réduction de la « décote de la peur ». Il est le fruit de la progression des multiples de valorisation, sans retournement à la hausse des profits des sociétés en Europe.

Ces derniers devraient en effet afficher un exercice 2013 décevant (-1%) alors que les anticipations des analystes s’élevaient à plus de 10% en début d’année dernière.

L’amorce d’une reprise de l’économie européenne, l’accélération plus tangible de la croissance Outre-Atlantique et l’attitude accommodante des banques centrales aux Etats-Unis comme en Europe ont constitué les catalyseurs essentiels de ce mouvement de hausse. Si au niveau actuel de valorisation (13.5 fois les résultats 2014), les actions européennes ne sont plus « soldées », leur attrait, notamment par rapport aux autres classes d’actifs, reste indéniable. Ainsi, nous anticipons la poursuite de ce mouvement avec une nouvelle progression des marchés actions européens comprise entre 10% à 15% en 2014. Cette appréciation devrait être assurée pour l’essentiel par les éléments fondamentaux macro et micro-économiques avec une accélération modeste de la croissance mondiale et son effet positif sur les chiffres d’affaires, et par l’accroissement des résultats des sociétés.

Cette reprise des profits nous parait crédible, d’autant qu’elle bénéficiera d’un effet de base favorable par rapport à leurs faibles niveaux atteints fin 2013. De plus, contrairement aux sociétés américaines dont les profits sont à un sommet historique, la masse des bénéfices des entreprises européennes reste inférieure de 25% au précèdent pic de 2007. Enfin, n’omettons pas l’effet devises, très négatif en 2013 compte tenu de la force de l’euro par rapport aux principales monnaies, et que l’on peut raisonnablement anticiper plus positif en 2014. En termes de calendrier, le premier trimestre ne sera certainement pas le meilleur de l’année car il faudra assister à ce retournement de la croissance des bénéfices attendu avant que les marchés n’entament une nouvelle inflexion haussière plus solide. Nous mettrons alors tout repli à profit en renforçant nos positions.

Dans ce contexte, il faudra être très sélectif et savoir détecter les sociétés qui bénéficieront des plus fortes progressions de leurs bénéfices. Celles qui seront capables d’augmenter leur chiffre d’affaires et qui auront su se restructurer et améliorer leur productivité durant la crise devraient avoir un effet de levier important sur la croissance de leurs résultats futurs. Nous serons donc plus que jamais dans une logique de stock-picking, plutôt que sectorielle ou thématique. Néanmoins, les valeurs sensibles à la reprise américaine et à celle, même modeste, de l’économie diffuse partout dans le monde devraient tirer leur épingle du jeu. On peut les retrouver dans le domaine des médias, de l’automobile et des équipementiers, de la construction.

Concernant les autres classes d’actifs, l’or qui a servi de placement refuge pendant la crise a fortement souffert en 2013 en raison notamment de la baisse du risque systémique, rappelant douloureusement aux investisseurs qu’il ne faut pas confondre actifs refuges et placements sans risques ! Du coté des taux et des conditions monétaires, malgré l’arrêt progressif des injections de liquidités par la Federal Reserve courant 2014, nous resterons dans un environnement très accommodant dans les pays développés, avec de faibles niveaux d’inflation. Néanmoins, les taux à plus long terme devraient progresser, en phase avec l’amélioration économique. Il faut donc rester à l’écart des dettes longues, souveraines, et des dettes d’entreprises qui présentent de faibles marges de crédit. Pour privilégier le rendement, nous favorisons les dettes d’émetteurs privés, inférieures à 5 ans, présentant des marges de crédit élevées et dont le potentiel d’amélioration du bilan et des métriques de crédit nous paraît important dans un environnement économique plus normalisé. Sur les obligations, la sélectivité et l’approche société par société sera également fondamentale.

Rédigé le 17 janvier 2014