Éditorial | 15/10/2014

Baisse de l Euro : la lumiere au bout du tunnel ?

Conjoncture et marchés

La lettre de GESTION PRIVEE - octobre 2014

Baisse de l'Euro : la lumière au bout du tunnel ?

Le troisième trimestre s’est avéré très décevant sur le plan de la conjoncture européenne, marqué par un ralentissement de la dynamique de croissance et une dérive déflationniste que nous n’attendions pas aussi importants. Si le momentum reste positif pour plusieurs pays (Espagne, Royaume-Uni, Irlande ou Portugal), la France, mais surtout l’Italie et l’Allemagne connaissent un ralentissement plus important qu’anticipé. Dans ce contexte, et malgré des actions fortes et rapides de la Banque Centrale Européenne, les marchés européens ont calé durant l’été tout en retrouvant des niveaux élevés de volatilité. A l’inverse, l’économie américaine a poursuivi son rebond, constituant le principal moteur de la croissance mondiale.

A ce jour, et après trois mois décevants, la croissance en zone euro a été largement révisée en baisse par les plus grandes institutions, autour de 0.8% pour l’année 2014, entre 1.2% et 1.4% pour 2015. Ces révisions, déjà intégrées par les investisseurs, tendent à une poursuite de la croissance modeste. Néanmoins, un contexte géopolitique incertain, l’apparition du virus Ebola et le questionnement sur le calendrier de la hausse des taux aux États-Unis et ses conséquences, maintiennent sur les marchés des inquiétudes quant à la réalité de la reprise en Europe.

Nous pensons que les investisseurs, échaudés, ne devraient revenir progressivement sur les valeurs européennes qu’après avoir vu des signes tangibles d’arrêt de la dégradation de la dynamique économique. Si la question d’un excès de scepticisme, voire d’un excès de pessimisme sur la santé économique de la zone euro se pose, celle du calendrier du retour à plus de sérénité reste ouverte à court terme. Dès lors les marchés actions pourraient rester volatils et moins bien orientés pendant quelques semaines. Cependant, à horizon fin d’année et pour 2015, nous restons constructifs. En effet, les annonces de la BCE ont enfin réussi à enclencher le fort mouvement de dépréciation de la devise européenne que nous attendions. Or, 10% de baisse de l’Euro peut entraîner 0.5% à 0.7% de croissance supplémentaire et 0.3% d’inflation, ce qui est loin d’être négligeable dans le contexte actuel. Les mesures visant à dynamiser la distribution de crédit dans un système bancaire renforcé par l’Union Bancaire ainsi que le maintien des taux d’intérêts à très bas niveau devraient également porter leurs fruits.

Par ailleurs, la balle est à nouveau dans le camp des politiques. D’un coté les réformes structurelles sont cruciales pour la croissance à terme (France, Italie) et de l’autre des mesures de relance (Allemagne) et plans d’investissement européens sont désormais plus que probables. De telles annonces pourraient intervenir à partir de mi- novembre. La lumière n’est donc peut-être pas si loin mais, dans cette attente, la prudence reste de mise.

Rédigé le 13 octobre 2014 | COGEFI GESTION