Éditorial | 20/05/2015

Le souffle des marchés

Conjoncture et marchés

La lettre de GESTION PRIVEE - mai 2015

Notre optimisme décrit en début d’année ne s’est pas démenti jusqu'à présent avec la concrétisation des révisions en hausse de la croissance et une confiance restaurée des investisseurs. Les marchés boursiers européens ont amplement illustré ce contexte, affichant une belle surperformance à l’image du Stoxx Europe Large 200 qui progresse à fin avril de plus de 16% face à un Dow Jones resté étal.


L'événement majeur fut le lancement par la Banque Centrale Européenne de son programme de rachats d’actifs, parfaitement exécuté jusqu’à présent, entraînant les taux vers des plus bas, voire même en territoire négatif. Annoncé jusqu’en septembre 2016 si besoin, il offre en plus d’une liquidité à outrance une visibilité majeure aux investisseurs industriels et financiers. Cet élément central permet le redémarrage de nombres de projets et le regain d’opérations de refinancement des sociétés, de cessions, fusions et acquisitions, d’introductions en bourse ainsi que la reprise bien que balbutiante de la demande de crédits.


La combinaison gagnante (dépréciation de l’Euro, baisse des matières premières et impacts des actions de la BCE) a enfin permis aux économies européennes de montrer de véritables signes de redressement. La croissance attendue
pour 2015 au sein de la Zone Euro est désormais de 1.5% contre 0.8% il y a quelques mois. Cette dynamique de révision en hausse, combinée au retour de flux d’investisseurs étrangers et à l’absence d’alternatives de rendement,
a largement porté les marchés actions. La rapidité et l’ampleur de la hausse intervenue sur cette période nous réjouissent mais nous interpellent également.


Si à un horizon fin d’année nous restons confiants sur un score à deux chiffres des marchés actions européens, leur « respiration » en mai est salutaire. Un sprint de douze mois n’est en effet pas envisageable et la dynamique économique européenne pourrait haleter quelques mois avant de repartir de l’avant. En effet, si les consommateurs ont bien joué leur rôle, l’investissement des entreprises reste atone et ne devrait s’améliorer qu’en seconde partie d’année. Par ailleurs le risque grec toujours présent nécessite une solution avant le 20 juillet, dans un contexte tendu de négociations qui créera de la volatilité. L’économie américaine a affiché des indicateurs contrastés au premier trimestre et devra retrouver un chemin plus favorable. Enfin, la Chine poursuit son ralentissement et reste un point de vigilance majeure.


Les marchés sont néanmoins partis pour continuer à être portés et nous chercherons donc à mettre à profit leur reprise de souffle!

Rédigé le 15 mai 2015