Éditorial | 18/01/2016

l'attractivité confirmée de l'Europe

Conjoncture et marchés

La lettre de GESTION PRIVEE - janvier 2016

Dans un environnement de marché complexe, notre stratégie 2015 s’est avérée gagnante en privilégiant les actifs de la Zone Euro et les thématiques domestiques. À l’exception du Japon, la surperformance de l’Europe est en effet significative bien que chacun puisse regretter les plus hauts d’avril, non revus au cours du second semestre qui s’est avéré très heurté. L’année 2016 débute sur une configuration similaire, les mêmes sujets affectant les marchés financiers.

À ce stade, nous identifions quatre éléments qui interagissent. Le premier est le défi économique auquel est confronté la Chine avec un ralentissement de sa croissance. L’inévitable mutation de son modèle doit passer par une réduction de ses surcapacités industrielles en faveur des services et de la consommation. La détermination des dirigeants de l’Empire du Milieu à maintenir une croissance autour de 6% et la politique monétaire de la Banque de Chine (PBOC) seront déterminants. L’évolution des matières premières, et principalement du pétrole, sera la seconde clé de 2016. S’il est difficile d’imaginer un rebond rapide du prix du baril, une stabilisation de ce dernier sera nécessaire pour minimiser l’impact négatif sur la croissance des pays exportateurs. Aux niveaux actuels des produits de base (métaux, énergie et produits agricoles), les effets positifs bien connus (augmentation du pouvoir d’achat des ménages des pays importateurs, baisse des coûts des entreprises) sont en effet gommés par l’impact sur les économies de certains pays exportateurs qui doivent faire face à d’importants manques à gagner budgétaires. La croissance américaine et le cycle de resserrement monétaire de la Federal Reserve sont les deux autres éléments que nous surveillons de près. La progression du PIB est attendue par la Banque Mondiale à +2,7%, illustrée notamment par la dynamique de l’emploi. Cependant, le contexte international, l’appréciation du dollar, le prix des matières premières et la fin de reprise de cycle économique accompagnée d’une moindre croissance des bénéfices par actions nous conduisent à être vigilants. Nous anticipons donc une remontée des taux américains à un rythme modéré.

Le potentiel de l’Europe, et de la Zone Euro en particulier, apparaît ainsi plus que jamais d’actualité. Si la croissance est attendue encore modeste mais meilleure qu’en 2015 (+1,7% contre +1,5%), les perspectives économiques continuent de s’améliorer en ce début de cycle. Sans annihiler les risques (Grèce, tensions politiques en Espagne et au Portugal, Brexit…), l’Europe va bénéficier à nouveau de soutiens importants. Tout d’abord avec la poursuite de la politique d’assouplissement quantitatif de la Banque Centrale Européenne. D’autre part, la croissance attendue des résultats devrait être supérieure à celle de l’économie, les rendements demeureront attractifs en comparaison des autres classes d’actifs et la valorisation des actions, toujours plus favorable après la correction de ce début d’exercice. Dans la défiance qui s’empare de l’ensemble des marchés, sans distinction de situation économique ni de zone géographique, l’attractivité de l’Europe est ainsi confirmée.

Rédigé le 15 janvier 2016