Éditorial | 13/07/2021

Le point haut de la reprise est derrière nous

Conjoncture et marchés

La lettre de GESTION PRIVEE - juillet 2021

Les marchés actions ont connu une configuration parfaite au 2ème trimestre, soutenus conjointement par des révisions en hausse des estimations de croissance mondiale et par une détente des taux. Dans ce contexte, depuis le mois de février, les indices actions ont progressé sans réelle interruption, et davantage que nos anticipations de début d’année.

Alimentée par un niveau d’épargne record, des conditions financières intéressantes et des plans de relance d’envergure, la consommation des ménages a été jusqu’ici très soutenue au niveau mondial. Les investissements des entreprises ont également été portés par des exigences environnementales croissantes et des besoins gigantesques en matière de digitalisation. Ainsi, dans un contexte de rattrapage, les prévisions de croissance mondiale pour 2021 n’ont eu de cesse d’être revues en hausse pour atteindre 5,8% selon l’OCDE. Cette dernière est cependant inégale en fonction des zones géographiques (attendue à 8,5% en Chine, 6,9% aux États-Unis et 3,3% en Allemagne), et toujours dépendante de l’efficacité des programmes de vaccination.

Conformément aux attentes, des pics d’inflation ont été atteints au 2ème trimestre, pour atteindre 5% aux États-Unis en mai. Cependant, ce phénomène étant jugé temporaire par les banquiers centraux puisque lié au rattrapage économique, cela n’a pas conduit jusqu’ici à de nouvelles tensions sur les taux qui auraient pu faire déraper les marchés. Au contraire, une détente obligataire très nette s’est enclenchée tout au long du 2ème trimestre, le taux 10 ans américain retombant sous les 1,3% après avoir atteint 1,74% à la fin du 1er trimestre. Pourtant, même si la banque centrale américaine a maintenu ses injections de liquidités sur des niveaux élevés, elle a avancé son calendrier de relèvement de taux, prévoyant deux hausses en 2023 contre 2024 auparavant. Cette détente obligataire pourrait être le signe d’une certaine inquiétude sur les données économiques à venir. Au regard des dernières indications publiées en Chine, et plus récemment aux États-Unis, la phase d’accélération du cycle pourrait en effet être derrière nous. Des pénuries de composants ou la hausse des coûts matières sont venues perturber certaines industries comme l’automobile ou la chimie, et une normalisation de la consommation est possible après une certaine exubérance. Nous allons également rester attentifs aux effets du variant delta et aux éventuelles nouvelles restrictions sanitaires qui pourraient en découler. Si sa propagation semble rapide, son impact sur le niveau d’hospitalisation semble limité jusqu’ici dans les pays où la vaccination est bien avancée.

Dans ce contexte, nous abordons la seconde partie de l’année avec plus de prudence et une part accrue de liquidités dans notre gestion. Nos choix d’investissements, concentrés sur des sociétés de qualité portées par des tendances de croissance longue et des structures bilancielles solides, nous semblent toujours très pertinents dans un contexte encore incertain. Les publications semestrielles qui débutent devraient être favorables à nos valeurs.

Rédigé le 9 juillet 2021