Éditorial | 17/04/2018

 

LE RETOUR DU RISQUE

Conjoncture et marchés

La lettre de GESTION PRIVEE - avril 2018

Le trimestre passé marque un changement brutal par rapport à l’exercice 2017. Le scénario décliné lors de nos derniers commentaires s’est matérialisé de façon plus soudaine, avec une ampleur supérieure à ce nous avions pu anticiper.

Le retour de la volatilité comme la grande vulnérabilité des marchés actions à la remontée des taux d’intérêt étaient des facteurs de risque parfaitement identifiés. Par contre, les craintes de déclenchement d’une guerre commerciale initiée par les États-Unis n’étaient pas intégrées dans nos anticipations. Celles-ci ont contribué à faire basculer les places boursières d’une phase de consolidation classique à une correction significative par rapport aux plus hauts atteints en début d'année.

Les craintes d’une remontée rapide des taux longs, matérialisées en janvier, ont laissé place à un scénario de risque de ralentissement du commerce mondial lié à la politique de l’administration américaine. Ces dernières préoccupations ont engendré un scénario d’un possible retournement de cycle. Cela d’autant plus que les dernières statistiques macroéconomiques mondiales montraient les premiers signes de stabilisation, certes sur des niveaux élevés, mais non plus d’accélération comme précédemment. En outre, la baisse du dollar qui s’est poursuivie durant le trimestre a engendré un léger tassement des prévisions de résultats de certaines sociétés européennes particulièrement exposées à cette devise. Enfin, une défiance généralisée sur les valeurs technologiques s'est ajoutée en mars.

A ce stade, faut-il pour autant revoir notre scénario initial ? Nous ne le croyons pas, ou sinon très marginalement. Si les agissements de l’administration Trump constituent un risque indéniable, leurs impacts économiques restent limités. Nous resterons attentifs aux effets sur la confiance des consommateurs et des investisseurs. Cependant, la croissance embarquée de l’économie mondiale pour 2018 et les résultats attendus pour les sociétés européennes nous permettent de considérer que la valorisation actuelle du marché est particulièrement attractive.

Rédigé le 11 avril 2018