Éditorial | 10/11/2008

Début d’une lente convalescence

Début d’une lente convalescence

Couplées au plan de sauvetage du Trésor américain, les initiatives européennes devraient constituer un véritable point d’orgue au maelstrom financier. Les autorités monétaires et politiques ont montré leur détermination à éviter les erreurs du passé mobilisant près de 1700 milliards de dollars pour le seul Etat américain. Le retour de la confiance, essentiel pour le succès du plan, ne peut être que progressif. En attendant le temps des comptes, ces dernières initiatives, aujourd’hui, sont salutaires.

Les actions concertées des Etats pour donner leur garantie aux côtés de la liquidité fournie par les Banques Centrales devraient permettre d’enrayer la spirale infernale des ventes panique (la chute des prix entraînant les ventes forcées) et d’éloigner le risque systémique. Les marchés financier et immobilier pourront alors retrouver leurs fondamentaux. Pour cela, c’est aussi de temps qu’ils auront besoin.

Ne nous y trompons pas, dans la sphère financière, la raréfaction du capital prolongera la sélection darwinienne. Face à la crise où chacun tente de survivre, les plus forts lèveront des fonds propres à répétition, les autres s’adosseront et les plus faibles disparaîtront. Mais pour éviter que tous ne meurent, se positionnant en arbitre de ce combat, les autorités de tutelle interviendront sélectivement.

Le grand « nettoyage » pourra enfin commencer. Ces mesures sont indéniablement favorables à terme pour l’économie mondiale. Mais dans l’immédiat, la récession est là et la croissance qui suivra sera, de nombreux mois, contenue par la diminution des effets de levier.

Sur un plan microéconomique, les révisions en baisse des estimations de profits s’accélèreront dans les semaines à venir pour probablement atteindre un plancher au premier semestre 2009.

En bourse, cette dernière phase de consolidation offre de nouvelles opportunités à l’investisseur long terme. Bien que la situation soit trop fragile pour anticiper une amélioration franche, les valorisations sont redevenues attrayantes. Ainsi, les marchés d’actions devraient dans l’immédiat continuer à osciller nerveusement à la hausse et à la baisse. Cependant, au sein d’une politique de sélection de titres prudente, nous donnons la préférence à des valeurs défensives à fort « pricing power » et disposant d’un niveau de « cash flow » disponible élevé.

A l’issue de cette période de correction, les liquidités levées dans les portefeuilles nous donneront la capacité de saisir les opportunités qui, pour certaines, pourront être importantes. Nous menons actuellement les études préalables à toute initiative.