Éditorial | 17/04/2023

Une confiance maintenue

Cogefi Gestion

La lettre de Gestion Privée - avril 2023

Le début de l’année a été marqué par un fort rebond sur les marchés actions en Europe. L’accalmie sur l’inflation a laissé présager que le resserrement monétaire des banques centrales était proche d’avoir atteint son pic. La conjoncture économique s’est montrée plus résiliente que prévue. Tout n’est cependant pas résolu ! La crise bancaire de mars a fait ressurgir de nouveaux doutes. Mais la rapidité avec laquelle des solutions ont été apportées
pour écarter tout risque systémique nous donne confiance sur la trajectoire.

Avec une inflation qui s’est établie en février à 6% aux États-Unis contre 9,1% en juin dernier, et à 6,9% en Europe contre 10,7% en octobre, son reflux est bel et bien enclenché. Même si l’objectif
d’une inflation à 2% est encore loin, le rythme de hausse des taux a déjà ralenti, et le pic de resserrement monétaire n’est probablement pas très loin. En parallèle, les indications économiques ont nettement rassuré. Un marché de l’emploi toujours robuste a alimenté la consommation des ménages, la crise énergétique européenne a été maîtrisée et la réouverture de la Chine début 2023 va tirer l’économie globale. Ainsi, le spectre de la récession s’est éloigné. Si les États-Unis et l’Europe verront leur croissance ralentir en 2023, la Chine prendra le relais.

La crise de liquidité rencontrée en mars par la Silicon Valley Bank à la suite de retrait massif de dépôts qui a conduit à sa faillite, puis la défiance sur Crédit Suisse, ont montré cependant que l’équilibre était encore fragile. Les conséquences de la hausse des taux de 2022 n’ont pas encore été totalement dévoilées et de nouvelles déconvenues sont probablement à prévoir sur les classes d’actifs les moins liquides. Mais, contrairement à 2008, les banques européennes sont beaucoup mieux capitalisées et leurs ratios de liquidités très supérieurs à ceux des banques américaines. En outre, les banques centrales ont été promptes à réagir pour éviter tout gel du marché interbancaire. Ainsi, en quelques jours, avec le rachat de la SVB par First Citizens et la reprise de Crédit Suisse par UBS, des solutions ont permis de limiter les répercutions à l’économie réelle. Dans ce contexte, le marché a effacé rapidement ces turbulences, retrouvant les plus hauts de l’année.

Cette résolution rapide de la crise bancaire et les indicateurs économiques publiés au premier trimestre nous ont confortés dans notre scénario constructif pour 2023. La correction du mois de
mars a été l’occasion de nous renforcer sur la classe actions. Au côté des belles valeurs de croissance qui restent le socle de nos investissements, nous avons ajouté des valeurs plus cycliques avec un bilan solide et présentant des valorisations attractives. Ainsi, des investissements sur les secteurs du pétrole, des télécoms, de la construction ou encore de l’automobile ont été ajoutés. Nous restons attentifs au discours des sociétés lors de la publication du premier trimestre commençant mi-avril. Elles ont montré beaucoup de résilience jusqu’ici, il sera donc majeur de détecter une quelconque inflexion dans les messages des entreprises.

Rédigé le 12 avril 2023