Éditorial | 16/10/2020

Dans l'attente de plus de visibilité

Conjoncture et marchés

La lettre de GESTION PRIVEE - octobre 2020

Après l’important rebond du deuxième trimestre, le calme a régné sur les places financières durant l’été. Les bourses ont en effet évolué au gré des nouvelles successives, sans tendance réelle et dans des volumes largement inférieurs aux moyennes habituelles.

Des facteurs de soutien importants au marché se sont pourtant matérialisés durant cette période. L’annonce par la FED d’un maintien d’une politique monétaire accommodante, même en cas de dépassement ponctuel du seuil de 2% d’inflation, attitude également en voie d’adoption à la BCE, est un élément essentiel pour la bonne tenue du marché à moyen terme. L’accord du Conseil européen en juillet sur le plan de relance de 750 Mds d'€ destinés au Green deal (équivalent à 3,5% du PIB de l’Union européenne) ouvrant la voie à une union fiscale en Europe via l’émission d’obligations communes, va également dans le bon sens sur le plan économique et politique. Avec ce plan écologique d’envergure, l’Europe va accélérer sa transition énergétique et devenir le premier continent neutre en émission carbone à l’horizon 2050, élément dorénavant clé pour les investisseurs via les fonds ESG. L’intensification de la reprise économique en Chine, tirée par la demande intérieure et extérieure, dépassant dorénavant les niveaux  d’activité d’avant crise, a été également un signe très encourageant. Enfin, du côté des sociétés, à l’exception des secteurs directement touchés par la crise comme le tourisme ou l’aéronautique, les messages ont été globalement rassurants à l’occasion des publications semestrielles. La digitalisation de l’économie, avec l’explosion du commerce en ligne et le développement de nouveaux services, a été un facteur de résistance déterminant. Ces nouvelles favorables ont cependant été contrebalancées par la propagation du virus aux États-Unis et sa reprise en Europe. L’apparition de nouvelles tensions commerciales sino-américaines ont également entraîné plus de volatilité, dans un contexte où les données économiques en Europe et aux États-Unis ont eu tendance à s’essouffler au fil du trimestre.

Après cette période de quasi-stabilité boursière en Europe, nous abordons la fin de l’année avec prudence mais confiance. Certes les nouvelles mesures de confinement partiel décidées en Europe et aux États-Unis, ainsi que la hausse du chômage encore à venir, auront un impact défavorable sur l’activité. Les élections américaines seront aussi une source de volatilité à court terme, le programme de Joe Biden incluant une hausse de la fiscalité des entreprises qui inquiète les marchés américains. Cependant, si la perspective d’un vaccin à court terme s’éloigne, on ne peut exclure de possibles avancées en matière de traitement du Covid, ce qui ouvrirait de nouvelles perspectives. De même, un nouveau stimulus budgétaire américain, actuellement en discussion au Congrès, pourrait également aboutir à court terme. De telles annonces seraient susceptibles de relancer l’activité et la dynamique haussière des marchés.

Dans ce contexte encore incertain, nous continuons à rechercher des actifs de grande qualité, offrant des perspectives de croissance pérenne et des bilans sains. Les sociétés tirées par la digitalisation de l’économie, la transition énergétique ou exposées à la Chine sont privilégiées. De même, nous mettons à profit les nombreuses opportunités offertes par les petites et moyennes capitalisations boursières.

Rédigé le 14 octobre 2020