Éditorial | 26/01/2021

les bienfaits de la vaccination

Conjoncture et marchés

La lettre de GESTION PRIVEE - janvier 2021

Après un début d’année chaotique, les marchés financiers ont connu un 4ème trimestre exceptionnel, avec une progression à deux chiffres des indices actions européens, et un resserrement marqué des spreads de crédit.

L’annonce en novembre de l’arrivée des vaccins a constitué le principal catalyseur de cette hausse, permettant d’entrevoir une issue favorable à la pandémie. Dans le sillage de cette nouvelle, les indicateurs économiques sont ressortis en progression en fin d’année, avec une hausse de la confiance des industriels en Europe, et un rebond des indices PMI dans l’ensemble des pays. L’activité manufacturière a été particulièrement soutenue, tirée notamment par une reprise économique solide en Chine. Le déblocage en fin d’année du plan de relance européen de 750 Mds €, décidé en juillet dernier mais retardé par l’opposition de la Pologne et de la Hongrie, a constitué également une bonne nouvelle. Aux États-Unis, l’élection présidentielle du démocrate Joe Biden a permis de réduire le risque géopolitique et d’anticiper un stimulus budgétaire encore plus massif, après celui de 900 Mds $ (4% du PIB) déjà décidé fin décembre. Enfin, la finalisation tant attendue d’un accord entre le Royaume-Uni et l’Union européenne pour le Brexit a levé certaines incertitudes.

Nous restons néanmoins lucides. En dépit des campagnes de vaccination massives, selon l’OMS, l’immunité collective ne sera pas atteinte en 2021. La 3ème vague de la pandémie en cours conduit à de nouveaux durcissements des mesures restrictives, ce qui pèsera sur l’activité en particulier sur les services.

Cela ne nous empêche cependant pas de rester prudemment optimistes. Certes, un ajustement des prévisions de croissance mondiale pour 2021, aujourd’hui attendues autour de 4%, est envisageable, mais nous pensons qu’il s’agira d’un report. Si le 1er trimestre sera probablement encore compliqué, nous tablons sur une reprise plus soutenue au 2ème semestre. Au vu de la vigueur des reprises constatées en 2020 après chaque confinement, nous restons convaincus qu’un rebond économique significatif est à attendre. Grâce à la rapidité et à la force des actions des banques centrales et des gouvernements, les faillites en cascade ont jusqu’alors été évitées, et les taux restés bas le demeureront encore longtemps. L’épargne des ménages constituée durant les confinements successifs sera un soutien à la consommation. Les plans de relance tireront les investissements. Enfin, la digitalisation de l’économie qui s’est rapidement répandue durant l’année écoulée, conduisant à l’explosion de la distribution en ligne et à la généralisation du télétravail, a été un facteur de résistance important.

Dans ce contexte, nous avons déjà commencé à ajuster notre politique d’investissement avec un rééquilibrage au profit de sociétés toujours de grande qualité mais plus cycliques, et allons continuer en ce sens. Les plans de relance, tant européens qu’américains, ciblant l’environnement et la digitalisation, nous continuerons à renforcer nos positions dans ces domaines. Enfin, la liquidité apportée par les banques centrales nous amène à toujours privilégier les petites capitalisations boursières dont la résilience a été forte au cours de l’exercice passé.

Rédigé le 15 janvier 2021