Éditorial | 22/01/2010

Après les extrêmes, une nouvelle étape vers la normalisation

Ayant frôlé le pire le 9 mars, le CAC 40 atteignant alors 2 520 points, les places boursières ont nettement rebondi pour terminer l’année sur les plus hauts.

L'exercice 2009 s’est ainsi révélé très favorable pour l’ensemble des classes d’actifs, à l’exception du monétaire pénalisé par la politique monétaire accommodante de la Banque Centrale Européenne. Au printemps, les premiers signes d’éclaircie économique ont été observés, mais il a fallu vérifier avec acuité l’inversion d’indicateurs macro-économiques et la poursuite de cette tendance pour confirmer le retour progressif à l’expansion et écarter définitivement l’hypothèse d’un péril mondial et durable.

Si les dirigeants d’entreprise restent attentifs à la pérennité de ce mouvement de relance, ils ont prouvé leur capacité à maîtriser leurs dépenses à l’occasion des publications de résultats. Les flux en faveur des placements plus risqués (principalement les actions, les obligations d’entreprise et les matières premières) ont également contribué à la hausse du marché. Ce phénomène persiste à ce jour avec de nombreux rendements d’actions équivalents ou supérieurs à ceux des emprunts d’Etat.

Pragmatique, l’évolution progressive de notre stratégie d’investissement vers un biais positif sur les marchés a débuté en mars, avec l’arbitrage d’une partie du monétaire vers des obligations d’entreprise de maturité moyenne et de qualité offrant, par comparaison, des rémunérations particulièrement attractives.

A l’automne, forts de la confirmation du redressement de certains indicateurs économiques et au regard d’une valorisation raisonnable des marchés, nous avons renforcé l’exposition actions des portefeuilles. Nous avons ainsi pu profiter de la tendance haussière, bien que disposant de choix contrariants, à l’image des secteurs de la finance ou de l’automobile où nous étions sous pondérés et qui ont été parmi les meilleures performances sectorielles de 2009. Ainsi, tout en bénéficiant d’une volatilité maîtrisée, la diversification des actifs et des secteurs aura été bénéfique.

En ce début d’année 2010, le marché bénéficie toujours de facteurs favorables. Nous attendons, entre autres, une croissance à deux chiffres des résultats des entreprises tout en sachant cependant que les valorisations des sociétés intègrent à présent de nombreuses bonnes nouvelles. Par ailleurs, après le relai des plans de relance, celui de l’économie réelle est attendu. Y parviendra-t-elle ? Nous serons particulièrement attentifs à la consommation, à l’amélioration de la situation de l’emploi et de l’investissement qui sont indispensables pour soutenir la reprise, tandis que l’inflation devrait rester contenue, les taux sur des niveaux bas et les dettes publiques considérables.

Sélectivité, flexibilité, diversification et mobilité dans nos choix d’investissement seront mises en œuvre en vue d’obtenir un nouveau bon cru en 2010, année qui ne s’annonce pas linéaire. Nous privilégierons, dans un premier temps, les sociétés liées aux matières premières et sensibles au cycle économique telles que celles bénéficiant de la dynamique des pays émergents qui permettront, cette année, de tirer la croissance mondiale vers une progression de 3,5 à 4%.

Rédigé le 21 janvier 2010