Éditorial | 22/08/2008

La hausse des profits toujours au rendez-vous

Mi-août, grâce aux interventions massives des banques centrales et à la baisse de 50 points de base du taux d'escompte de la Federal Reserve, la chute des indices a été stoppée. L'afflux de liquidités a permis de faire la différence, les marchés d'un point de vue fondamental ont accordé une plus grande influence à l'orientation favorable de l'économie mondiale qu'aux dérives du système financier. La très bonne tenue, cet été, des Bourses des pays émergents les plus dynamiques a permis également de relativiser le poids de la crise du subprime. En solde, le CAC 40 s'appréciait de 3,14 % depuis le début de l'année à fin septembre.

Nous avons adapté notre stratégie d'investissement à ces évènements en prenant des profits et relevant le niveau des liquidités des portefeuilles. Par la suite les fonds ont été progressivement réinvestis afin de tirer parti d'opportunités de marché.

Les premières conséquences de la crise monétaire - notamment les mauvaises nouvelles en provenance du secteur financier - semblent circonscrites et une certaine décongestion est en cours sur le marché du papier commercial. Par ailleurs, les indicateurs économiques avancés montrent un tassement de la croissance américaine certes, mais pas une récession.

Dans cet environnement économique, les bénéfices des entreprises européennes vont donc continuer de progresser (+10 % en moyenne attendus cette année). L'Europe reste dans le sillage de la conjoncture US mais ses multinationales tirent parti de leurs délocalisations vers les pays émergents.

Les profits des sociétés et les cours de bourse seront également soutenus par les opérations de croissance externe. Dans le domaine des fusions-acquisitions, les sociétés cotées (notamment industrielles) devraient prendre le relais des acteurs non cotés grâce à leurs trésoreries abondantes. Nous demeurons attentifs aux opportunités qui pourraient nous être offertes dans les prochaines semaines.

Toutefois, après les fortes turbulences de l'été, des interrogations ne manqueront pas de resurgir en liaison avec les effets directs et indirects de la crise monétaire et financière. Des à-coups sont à craindre, ne serait-ce qu'en liaison avec de nouvelles déconvenues possibles sur les résultats des banques au 4ème trimestre ou des déceptions sur le rythme de croissance des profits des valeurs industrielles si l'euro restait fort et la hausse des matières premières devait persister.

Concernant les marchés émergents, les niveaux de valorisation atteints, quelles que soient les perspectives de croissance, n'intègrent aujourd'hui aucune décote par rapport aux pays développés, ce qui nous incite à une certaine prudence à court terme.

En définitive, notre stratégie d'investissement, toujours favorable aux actions parallèlement à la croissance des profits, se veut cependant vigilante. Ce qui nous conduit, dans nos sélections européennes, à privilégier les grandes valeurs, en particulier les sociétés de croissance présentant une bonne visibilité sur leurs résultats.