Éditorial | 26/01/2012

Une thérapie pour progresser

La lettre d'information - janvier 2012

Tous les plus brillants « médecins économiques » du monde (états, banques centrales, FMI, agences de notation…) ont rendu un diagnostic sans appel en 2011 : le « malade Europe » est sérieusement atteint, la pathologie d’une ampleur inconnue. Aussi, sans attendre, une lourde thérapie a été prescrite à chacun de ses membres !

En apparence, l'année 2012 démarre confusément dans l'attente de plusieurs éléments tangibles et parfois contradictoires. A des mesures récessives, devront se combiner des dispositions de long terme et de relance. Pêle-mêle sont escomptés la recapitalisation des banques, le soutien massif de la banque centrale par des mesures non conventionnelles, l’orthodoxie budgétaire structurelle (règle d’or), le désendettement à court terme, le soutien de la croissance sans laquelle aucune réduction de la dette ne serait possible et, pas des moindres, le regain de la compétitivité industrielle par la baisse des coûts de production unitaires. Chacun a donc hâte que la prochaine radiographie nous donne des nouvelles plus encourageantes.

Le retour indispensable de la confiance ne peut être que progressif. Toutefois, les autorités politiques européennes s’y emploient en articulant leurs plans de sauvetage du système financier et de stabilité de la zone Euro. Par ailleurs, les banques ont obtenu un accès élargi et rallongé au guichet de la banque centrale ce qui soulage opportunément leur contrainte de refinancement. Cette pression réduite doit maintenant se transmettre à l’économie réelle par de nouveaux prêts aux entreprises et se traduire aussi par une baisse des taux de refinancement des Etats de la zone Euro. Les premières émissions de 2012 se sont jusqu’à présent plutôt bien passées. Par ailleurs, l’économie mondiale débute l’année sur une note beaucoup plus ferme qu’escomptée, notamment aux Etats-Unis. Enfin, la baisse de l’Euro contre le Dollar redonne opportunément à l’Europe ce regain de compétitivité tant attendu et appelé de leurs vœux par les pourfendeurs de la monnaie unique.

L’investisseur débute ainsi l’année bien informé et lucide sur les enjeux. Et si, par certains côtés, l’exercice 2012 ne semble pas devoir rompre avec celui qui a précédé, la valorisation des actifs est, quant à elle, bien différente alors même que les entreprises, devenues de plus en plus internationales, sont pour la majorité très peu endettées. Les primes de risque connaissent une détente à la suite du rebond récent. Toutefois, le scepticisme demeure ce qui se traduit par des anticipations et des valorisations peu élevées.

Prudents et pragmatiques, nous suivrons sans complaisance l’état de rémission du patient Europe. Pour la gestion des OPCVM et des mandats, nous nous concentrerons à dénicher les opportunités, tant au sein des marchés actions qu’obligataires, au travers d’une allocation d’actifs diversifiée. En Bourse, plus que jamais, cet exercice doit être réalisé avec méthode et exigence. Nous nous intéresserons en synthèse à des sociétés de croissance de qualité pour lesquelles les anticipations restent modérées. Et, si d’aventure la relance chinoise venait à prendre le relais du sursaut de croissance enregistrée ces dernières semaines aux Etats-Unis, nous nous intéresserons alors à quelques dossiers offrant un levier sur l’activité.

Rédigé le 19 janvier 2012