Éditorial | 17/12/2008

Une fébrilité propice aux stocks pickers

Tendance des marchés - novembre 2008

Les gouvernements ont su prendre le taureau par les cornes au moment où il le fallait. Les garanties apportées aux banques, et jusqu’à la décision, peu orthodoxe dans le monde libéral, d’en nationaliser certaines, ont permis d’enrayer la mécanique infernale des faillites en cascade. Certes, investisseurs et hedge funds ne s’en tireront pas indemnes et la liste des établissements financiers menacés n’est pas close, mais les Etats et les banques centrales ont su par leurs plans de sauvetages coordonnés contenir l’effet de dominos.

Des deux cotés de l’Atlantique, nul n’échappera à un très fort ralentissement de l’activité. Le crédit sera longtemps moins abondant et tant la crise immobilière que le krach boursier continueront de peser, au moins jusqu’au second semestre 2009, sur la confiance des ménages et des entreprises.

En Bourse, néanmoins, une récession économique classique née de la crise immobilière et financière, est globalement dans les cours. Avec des indices en baisse de 40 à 50% depuis le début de l’année sur les grandes places internationales, les niveaux actuels entérinent une contraction des bénéfices en 2009 de plus d’un tiers. Une récession atypique pourrait entraîner une baisse de l’ordre de 50% des profits agrégés pour les principaux indices européens et américains.

Paradoxalement, ce moment de fébrilité est propice aux stocks pickers. Nous passons ainsi la cote au peigne fin pour commencer, prudemment, à en extraire les opportunités. Nous évaluons pour chaque entreprise que nous connaissons bien l’impact de la récession sur ses performances futures. Des ratios tels que valeur d’entreprise (dette nette + capitalisation boursière) sur capitaux employés ou, encore, cash flow libre sur valeur d’entreprise nous permettent d’ores et déjà de distinguer les valeurs les plus défensives comme France Telecom, Sanofi ou Vivendi et, parmi les sociétés cycliques, celles qui apparaissent très dépréciées comme Schneider, Vinci ou Arcelor pour les plus optimistes.

Cette stratégie de « sang froid » suivie dans nos OPCVM consiste, dans une optique à moyen terme, à séparer le bon grain de l’ivraie. Elle constitue également un socle solide pour la sélection de valeurs européennes dans la gestion de notre nouveau fonds Long/Short Actions, Sarbacane.