Éditorial | 15/01/2015

Actions europeennes : la bonne surprise de 2015 ?

Conjoncture et marchés

La lettre de GESTION PRIVEE - janvier 2015

Après deux années de fortes hausses, les marchés actions européens ont marqué une pause en 2014, avec une performance proche de l’équilibre. Des déceptions sur la dynamique de reprise en Europe, et particulièrement en Allemagne à partir de l’été, expliquent cette tendance. La désinflation, accentuée en fin d’année par l’effondrement inattendu du prix du pétrole, a également été un facteur d’inquiétude. Au final, les actions américaines portées par une croissance outre-Atlantique en accélération et par la force du dollar sont les grandes gagnantes des allocations 2014. En revanche en Europe, déjouant tous les pronostics, dont le nôtre, ce sont les marchés obligataires souverains qui affichent la meilleure performance.

Que nous réserve 2015 ? Si complexité et volatilité devraient rester de mise, de nombreux risques étant identifiés le palmarès pourrait cependant être fort différent. En effet, nous restons constructifs et l’Europe nous apparaît clairement comme la zone d’investissement à privilégier.

Malgré les déceptions sur le rythme de reprise de la croissance, la Zone euro est bel et bien sortie de récession en 2014. La croissance attendue en 2015 par le consensus (entre 0.8 et 1%) reste très modeste et nous anticipons qu’elle pourrait être révisée à la hausse en cours d’année, générant à l’inverse de 2014 un momentum positif. En effet, la déflation européenne va entraîner une réaction forte de la BCE qui devrait mettre en œuvre une politique monétaire non conventionnelle dès le premier trimestre, permettant aux taux de rester historiquement bas et d’augmenter la liquidité disponible en Europe. Les effets de la forte baisse de l’euro vont s’amplifier au fil de l’année aussi bien au niveau macro-économique qu’au niveau des profits des sociétés. Enfin, l’effondrement récent du prix du pétrole va générer une hausse du pouvoir d’achat importante pour les consommateurs et des baisses de coûts non négligeables pour nombres d’entreprises. Ces trois éléments devraient engendrer à eux seuls au moins 0.8 point de croissance pour la Zone euro. De quoi rendre le consensus plus qu’atteignable ! A l’inverse, les États-Unis démarrent sur un rythme de croissance très élevé et une confiance très forte de la planète financière concernant sa pérennité. Si nous n’avons pas d’inquiétudes majeures pour l’économie américaine, celle-ci devra cependant, en cours d’année, gérer le changement de politique monétaire de la FED et intégrer la hausse des taux directeurs. La fin de l’année pourrait donc être plus perturbée du côté américain.

Les entreprises européennes, en retard dans le cycle des bénéfices, devraient voir leurs profits croître de 8 à 10% ce qui, à valorisation stable, serait un minimum de progression des marchés actions européens. La sélectivité restera cependant de mise et les thèmes exposés à la consommation discrétionnaires demeurent privilégiés.

Rédigé le 14 janvier 2015