Éditorial | 17/07/2017

dans l'attente de la reprise de l'inflation...

Conjoncture et marchés

La lettre de GESTION PRIVEE - juillet 2017

Les marchés actions européens ont poursuivi leur embellie au cours du printemps dans un contexte d’éloignement du risque politique. L’éviction des partis extrémistes en Autriche, aux Pays-Bas et surtout en France, ont permis de réduire sensiblement la décote du marché européen. La solidité de l’Europe en est sortie renforcée et les perspectives de réformes accrues.

Cette détente s’est faite dans un climat économique mondial solide. L’accélération de la croissance en Europe s’est confirmée. Les indicateurs avancés ont continué de progresser, pour rejoindre les plus hauts de 2006. Seule la Grande-Bretagne a vu sa trajectoire de croissance entachée par une situation politique floue et une perspective de Brexit pénalisante. L’économie chinoise a continué d’opérer sa transition dans le calme. La volonté du gouvernement chinois de réduire l’endettement n’a pour le moment pas eu d’impact significatif sur l’économie réelle. La croissance a atteint un pic mais reste sur un niveau élevé, ce qui lui permet de garder son statut de locomotive du monde. L’économie américaine a en revanche décéléré durant le 2ème trimestre et les perspectives du programme de relance de Donald Trump ont été retardées avec sa potentielle destitution. Cependant, au regard des indicateurs avancés qui restent bien orientés et des discours rassurants des membres de la FED, nous sommes convaincus que cette déception est temporaire. Le cycle américain n’est selon nous toujours pas épuisé.

Les publications des résultats des sociétés au 1er trimestre ont été une autre source de satisfaction puisqu’ils sont ressortis supérieurs aux attentes. Cela a conduit les analystes à revoir à la hausse leurs prévisions de résultats sur l’année, une première depuis longtemps. Ainsi, les résultats des sociétés européennes sont attendus en progression moyenne de 17% cette année. Les prochaines publications seront donc particulièrement regardées.

La vraie interrogation du 2ème trimestre a résidé dans l’inflation, ou plutôt l’affaiblissement de l’inflation. Avec la baisse récente du prix des matières premières, les anticipations d’inflation ont rechuté. Or, les banques centrales, et particulièrement la FED, en ont besoin pour continuer à opérer le resserrement de leur politique monétaire. Si l’on en croît les déclarations des membres de la FED, ou encore celles de Mario Draghi, ce ralentissement de la dynamique d’inflation est purement transitoire, ce qui nous laisse penser que les banques centrales vont continuer sur le chemin de la normalisation de façon progressive. Nous interprétons l'attitude de ces dernières comme un signal favorable, ces dernières considérant que les marchés sont en mesure d’absorber ce mouvement du fait de la bonne tenue de la conjoncture mondiale.

Dans ces conditions, si la reprise de l’inflation se confirme, nous anticipons une poursuite graduelle de la hausse des taux sur la 2ème partie de l’année, dans des proportions toutefois mesurées. Cette hausse devrait permettre la reprise de la rotation sectorielle démarrée fin 2016, favorisant ainsi les valeurs plus cycliques et les bancaires. Nous accompagnerons ce mouvement dans les portefeuilles, l’essentiel de notre stratégie résidant toujours dans un choix pertinent de valeurs combinant croissance de rentabilité et valorisation attractive

Rédigé le 13 juillet 2017