Éditorial | 15/01/2018

Une économie mondiale robuste... dans des marchés probablement plus volatils

Conjoncture et marchés

La lettre de GESTION PRIVEE - janvier 2018

Après une belle année passée, nous abordons 2018 toujours avec confiance sur la solidité de l’économie mondiale, mais avec plus de prudence sur les marchés. Au vu des dernières publications macro-économiques, et de l’impact à attendre de la réforme fiscale aux États-Unis, la croissance mondiale devrait être à nouveau soutenue en 2018. La hausse attendue de 9% des résultats des entreprises  européennes facilitera la poursuite de l’appréciation des indices. Il faudra cependant rester vigilants, car nous sommes convaincus que la volatilité fera son retour en 2018.

Nos craintes portent principalement sur les banques centrales, et leurs réactions en cas de remontée plus rapide que prévue de l’inflation. Pour le moment, les anticipations d’inflation restent encore faibles. Cependant, au regard de la robustesse de l’économie mondiale, de la remontée progressive du prix des matières premières et du marché du travail, on ne peut exclure qu’un scénario de retour de l’inflation prenne forme. Dans ces conditions, la Banque centrale américaine pourrait devoir accélérer son rythme de resserrement monétaire. Alors que le marché n’anticipe aujourd’hui que deux hausses de taux aux États-Unis en 2018, un tel scénario engendrerait inévitablement un retour de la volatilité. La Banque centrale européenne restera encore très accommodante, avec des achats d’actifs à hauteur de 30 Mds EUR par mois jusqu’en septembre, ce qui avantage la zone euro. Cependant, la dé-corrélation des deux continents de part et d’autre de l’Atlantique est rarement parfaite et les marchés européens ne pourront s’abstraire de cette tendance.

En revanche, nous sommes très sereins sur les fondamentaux au niveau mondial. Les États-Unis bénéficieront de la réforme fiscale, promise par le Président Trump et votée en décembre dernier, entérinant une baisse des prélèvements de 1 500 milliards de dollars. L’objectif de cette première refonte fiscale depuis trois décennies est notamment de permettre le maintien d’un rythme de croissance supérieur à 3%. L’accélération de la zone euro devrait se poursuivre, se traduisant par une nouvelle progression des résultats. Enfin, nous n’anticipons pas de retournement majeur des pays émergents, seulement une probable stabilisation liée notamment aux relèvements des taux américains qui pourraient amoindrir l’intérêt des investisseurs de cette zone.

Dans ce contexte, nous optons pour une stratégie opportuniste en 2018. Les probables tensions inflationnistes auront des répercutions inévitables sur le marché obligataire, tel qu’on a pu déjà le vivre en novembre dernier, ce qui impactera négativement le marché actions. Il faudra mettre à profit ces creux de marché pour se positionner sur les valeurs issues de notre sélection de titres. Nous demeurerons à l’écart des valeurs trop endettées qui pâtiront de la hausse des taux et continuerons de concentrer nos choix sur les secteurs offrant un potentiel de croissance significatif dans un monde en forte mutation.

Rédigé le 11 janvier 2018