Éditorial | 25/07/2011

Prime à la qualité

La lettre d'information - juillet 2011

Malgré les bonnes performances économiques des sociétés, la bourse a connu un deuxième trimestre contrasté, alternant mouvements haussiers et baissiers, les indices retrouvant au 30 juin leur niveau de fin mars. Les investisseurs ont été tiraillés entre le regain de confiance dans l’économie réelle et les incertitudes qui entourent le plan de sauvetage de la Grèce et ses conséquences éventuelles pour la stabilité de la zone euro.

 Si la crédibilité des solutions européennes a été au cœur des débats durant ce premier semestre, celle de la situation budgétaire des Etats-Unis devrait occuper à son tour une place non négligeable dans les mois à venir.

Désorientés par ce contexte, les choix des investisseurs ont été guidés par plusieurs repères dont la politique monétaire américaine qui a toutes les raisons de rester favorable aux marchés. Face à la faiblesse des créations d’emplois, la Banque centrale américaine devrait continuer de fournir la liquidité nécessaire au bon fonctionnement de l’économie. Sachant que la conjoncture aux Etats-Unis n’est pas au cœur de nos préoccupations. Si elle donne de nouveaux signes de fragilité, c’est avant tout parce qu’elle subit l’impact d’éléments exceptionnels tels que la nouvelle étape de hausse des matières premières, des conditions climatiques défavorables et les conséquences du séisme nippon sur l’approvisionnement de certaines industries, en particulier l’électronique et l’automobile. Ainsi, le fléchissement récent des prix du pétrole témoigne déjà d’une correction des excès précédents ; il laisse espérer une amélioration du pouvoir d’achat des ménages. Dans le même temps, en Europe, malgré le poids de la dette et les distorsions nationales qui en résultent, la conjoncture d’ensemble n’est pas trop affectée : la reprise se maintient sur un rythme de 2%.

De nombreux indicateurs montrent donc que l’économie mondiale atteint un régime de croisière modéré mais suffisamment important pour que les entreprises assurent une belle progression de leurs bénéfices. Une hausse de 12% en 2011 (hors sociétés financières), correspondant au dernier consensus des analystes, semble très plausible pour l’Europe, faisant ressortir un Price earning ratio (Per) inférieur à 13 pour l’année en cours. Tant d’un point de vue historique que comparatif (par rapport aux placements alternatifs que sont les emprunts d’Etat et l’immobilier), et même si l’on tient compte du risque inflationniste, ce chiffre plaide en faveur des actions.

Nous réaffirmons ainsi notre scénario central de poursuite de croissance économique (pas de rechute ou de récession) et de progression des bénéfices des sociétés. Si les publications de résultats du deuxième trimestre ne devraient pas réserver de surprise tout en confirmant cette tendance positive, nous sommes déterminés à poursuivre une très grande sélectivité dans le choix des valeurs. Ainsi restons-nous à l’écart des banques dont les profits risquent de subir une contribution exceptionnelle en faveur du plan de sauvetage de la Grèce ou des assureurs en proie à des contraintes réglementaires fortes dont l’application se précise. A l’inverse, nous sommes toujours favorables aux valeurs de croissance qui tireront leur épingle du jeu dans ce cycle de croissance mondiale modérée. Il s’agit de leaders dans leurs secteurs, dont le pricing power demeure et/ou dont les carnets de commandes sont en hausse, notamment ceux exposés aux pays émergents. SEB, Biomerieux, Accor, Valeo, Rexel, et Siemens font partie de cette palette très variée de sociétés attractives, de qualité et qui le valent bien !

Rédigé le 18 juillet 2011